Si l’objectif est bien de maintenir un niveau optimal de produits disponibles, la réflexion autour de la stabilisation des règles de réapprovisionnement des stocks, est souvent largement sous-estimée dans les PME.
Le réapprovisionnement non stabilisé est terriblement coûteux pour les entreprises :

• il dégrade la trésorerie,
• il empêche d’affecter les ressources inutilement immobilisées à d’autres besoins fonctionnels,
• il peut compromettre l’efficacité opérationnelle au sein des entrepôts,
• il peut générer des coûts supplémentaires d’expédition dans le cadre d’envois fractionnés.

Chaque jours nos clients nous alertent sur leurs difficultés à ce sujet.

Simple et… moins simple
Avec Odoo, il est évidemment possible de configurer des règles de réapprovisionnement automatiques pour chaque produit ou catégories de produits.
Ces règles déclenchent automatiquement une commande d’achat dès que le niveau de stock atteint un seuil minimum prédéfini.
C’est simple !

Mais la difficulté des entreprise est souvent d’élaborer des règles à partir du croisement de multiples critères tels que :

• les quantités minimum à immobiliser,
• les délais de livraisons des fournisseurs,
• les délais de mise en rayons, mise en ligne,
• les niveaux de rotation des articles ou catégories d’articles,
• les niveaux de marge par articles, par catégories,
• les historiques de vente par période et saisonnalités,
• les prévisions de vente,
• le taux de croissance du CA par articles ou catégories,
• les campagnes de communication, (promotions, etc.),

Là, c’est moins simple.

Des marchés instables et/ou illisibles
Globalement deux types de méthodes peuvent être présentées :

• les méthodes push (approvisionnement anticipé) : on commande les stocks en avance, en fonction des prévisions ; intéressant lorsque la demande est stable.
• les méthodes pull (approvisionnement à la demande) : on réapprovisionne uniquement lorsque la demande est réelle et surtout stable.

Parmi les premières citons les trois principales :

• réapprovisionnement en continu : seuils critique atteint = déclenchement réappro
• réapprovisionnement en calendaire : à date fixe = déclenchement réappro des mêmes quantités
• réapprovisionnement de recomplètement : à date fixe = déclenchement réappro dans des quantités différentes.

Parmi les secondes citons les deux plus importantes :

• réapprovisionnement en jute à temps : demande réelle = déclenchement réappro. Cette solution est très dépendante de la fiabilité des fournisseurs.
• réapprovisionnement « top off, basée sur « le lead time » = déclenchement du réapprovisionnement en fonction de deux éléments supplémentaires, le temps nécessaire pour recevoir une nouvelle livraison et la consommation moyenne du produit pendant ce délai.
• réapprovisionnement prévisionnel : déclenchement des réappros en fonction des tendances de vente et d’évènements externes. Cette méthode est à « adresser » à l’analyse prédictive.
  Si cette dernière méthode semble la plus attractive, elle implique le recours à de puissants outils, intégrant des technologies de big data et d’intelligence artificielle difficilement accessibles à des PME.

Combinaisons
Via l’édition et l’analyse de tableaux de bord, la stabilisation des règles de réapprovisionnement, doit être articulée, selon nous, autour de plusieurs axes :

• le choix d’une méthode de classification des produits : ABC, Pareto,
• l’analyse des marges, sur plusieurs périodes de références,
• l’analyse des délais/qualité fournisseurs - scoring - sur plusieurs périodes de références,
• l’analyse des prévisions de vente multi-canal, sur une période donnée,
• la stabilisation des règles de calculs.

A ce sujet par exemple, la formule de Wilson fonctionne lorsqu’il s’agit de commandes de stocks à périodicité fixe et de quantité identique. (Quantité économique de Commande (Q) = Point de commande = Stock de sécurité + Vente Moyenne x Délai).
Elle offre des perspectives intéressantes, mais n’intègre évidemment, aucun élément stable de prédictibilité.

Solution
Le choix d’une méthode dépend des activités et de la nature des produits gérés.
Une entreprise avec une demande stable privilégiera un réapprovisionnement périodique ou prévisionnel, basé sur des estimations de ventes.
Une entreprise confrontée à une demande instable, devra opter pour une stratégie juste-à-temps ou « top off ».
En intégrant, les critères cités plus haut, la méthode de réapprovisionnement « top off » nous apparaît adaptée aux entreprises pour lesquelles le réapprovisionnement prend du temps et où les ruptures de stock coûtent très cher.
Corollaire, elle implique une parfaite maîtrise des délais fournisseurs.

Ainsi dans la plupart des cas, nous préconisons de :

• combiner plusieurs méthodes pour optimiser le processus et éviter les coûts inutiles
• procéder à des retours d’expériences.

Terminons en disant que la gestion des réapprovisionnements nécessite d’intégrer quelques exigences :

• la volonté de concevoir des règles de réapprovisionnement au plus prés du « couple » segments d’articles/qualité fournisseur
• des capacités à anticiper, mais aussi à lire convenablement le présent,
• des données fiables et mise à jour en temps réel,
• des tableaux de bord de pilotage dynamiques.